Extraits :  

[...] La station de Céüze a pour elle la cuvette d'un "val * perché", vaste cirque parfait  qui couvre environ 1900 hectares au dessus de 1500 mètres d'altitude. 

L'enneigement est généralement suffisant. Il est dû a l'altitude relativement élevée du synclinal *, par rapport aux reliefs occidentaux et méridionaux,et à la présence d'une forêt de sapins sur l'ubac qui pourrait favoriser le développement d'un micro­climat plus favorable à la neige. Celle-ci se conserve bien à l'ubac. Les pentes de la cuvette sont relativement douces et le climat est très ensoleillé. [...]

[...] La station est déjà ancienne :

- les premières initiatives remontent à la veille de la deuxième guerre mondiale lorsque des particuliers, et notamment un hôtelier transporteur de La Freissinouse, en comprirent tout l'intérêt. Un remonte-pente fut installé sur le site de Miane.

- Après la guerre fut créé, à l'initiative du maire de Manteyer, un syndicat inter­communal Gap-Céüze qui devait aboutir à l'aménagement de ce qui pourrait être un stade de neige pour les gapençais. Céüze joua alors parfaitement ce rôle. Deux hôtels et une collectivité s'installèrent dans le site particulièrement mal commode de Miane, trois pistes furent équipées de 5 téléskis d'une dénivelée totale de plus de 1000 mètres.

La capacité d'hébergement était de 500 lits. Un hôtel fut vendu à une collectivité locale de Noisy-le-Sec, et les choses en sont restées là. [...]

 [...] Quels sont les avantages et les inconvénients de Céüze ?

Les avantages sont évidents, c'est la première station enneigée quand on vient du Midi, c'est à dire de la basse vallée de la Durance et de Marseille.

Au passif,c'est tout d'abord le site originel étriqué, mal commode,au pied des pentes les plus raides, ce qui nuit à l'extension de la station, et à l'image qu'elle peut donner de son domaine skiable.

Il faut noter enfin l'immobilisme des collectivités locales, qui semblent manquer d'imagination pour concevoir un aménagement cohérent de la station. Cette situation se résout actuellement. [...]

[...] Ne faut-il pas repenser totalement l'organisation de la cuvette ?

Le site actuel est incommode, alors dédoublons-le !

Relions les deux pôles par la route ou par des remontées mécaniques. Créons des remontées puissantes vers les hauts plateaux pour faire bénéficier les débutants du soleil et des pentes plus douces.

Pourquoi ne pas penser aux skieurs de fond qui recherchent, eux aussi,altitude et soleil, et qui sont généralement relégués dans les bas fonds? Céüze peut doubler ou tripler sa capacité d'hébergement, 1000 ou 1500 lits. Elle peut aussi améliorer son image de marque en doublant ou triplant l'étendue de son domaine skiable. Telle devrait être son ambition alors que la situation est figée depuis une quinzaine d’années [...] "

* val qui par suite d'une érosion différentielle se trouve à une altitude supérieure à celle des combes voisines

* synclinal: pli dont la convexité est tournée vers le bas

    Commentaires de l'association :  

 Ce texte écrit en 1983 reste tout à fait d'actualité. Depuis cette époque :

•  En 1987 une association avec la ville de GAP permet à la station de s'agrandir de 3 autres téléskis : LA CORNICHE, LE TORRENT ET AIGUEBELLE. Mais une succession d'années de peu d'enneigement met l'association des deux communes en difficulté. GAP se retire. Quelques années plus tard l'hôtel NEIGE ET SOLEIL ferme.

•  En 1997, la route, qui était une des principales entraves pour le développement de la station, est refaite.

• L'année 2005 voit le retour d'un enfant du pays, et enfin, d'un projet global d'aménagement

• Au printemps 2006, à la veille du commencement des travaux,  les communes de Sigoyer et de Pelleautier demande une étude sur l'incidence de l'installation de canons à neige pour l'approvisionnement en eau de leur commune.

• Hiver 2006, le préfet des Hautes Alpes, après étude de géologue et d'hydrogéologue, donne l'approbation pour le commencement des travaux

• Au printemps 2007, à la demande des communes de Sigoyer et de Pelleautier, arrêt suspensif du tribunal administratif de Marseille.

• Mai 2007 décision du maire de Manteyer de la fermeture définitive de la station.